Un Memorandum pour taxer les amandes californiennes
Le 6 juin 2025
La Compagnie des amandes, premier verger de France en amandes et principal acteur de la filière française est intervenue le 04 mai dernier dans le cadre de la consultation publique lancée par la Commission européenne au soutien des mesures de rétorsion envisagées à l’encontre des droits de douanes généralisés US sur les exportations de l’UE.
Dans un Mémorandum rendu public, l’entreprise défend l’impératif d’établir de solides mesures de rétorsion contre l’économie américaine, en ciblant les fruits à coques parmi lesquelles les amandes issus du verger de Californie.
Avec sa production d’amandes en Californie, les Etats-Unis constituent une position dominante abusive sur le marché européen : avec un verger de 570 000 hectares, elle produit environ 1MT d’amandes et exporte 70% de sa production, assurant un revenu de 4,5 Mds USD aux États Unis.
L’UE importe chaque année environ 250 000 T et donne aux amandes US entre 70 à 80 % des importations totales d’amandes dans l’UE. Il s’agit donc d’une domination abusive de notre marché qu’il est crucial de rééquilibrer pour favoriser le développement de nos filières agricoles locales.
Les importations d’amandes US constituent en vérité une concurrence déloyale environnementale flagrante, car le bilan environnemental des amandes importées de Californie est catastrophique : usage massif de fertilisants, surconsommation d’eau, destruction des pollinisateurs, utilisation excessive de produits chimiques.
L’implantation du premier verger mondial de l’amande en Californie, dans un désert aride, avec de très faibles précipitations naturelles, provoque de graves problèmes hydriques. Les pratiques culturales intensives destinées à augmenter artificiellement le rendement des arbres (3 tonnes à l’hectare en Californie, contre 1 à 2 tonnes en Europe) conduisent à des prélèvements phréatiques inconsidérés, non pratiqués en Europe : les prélèvements en Californie s’élèvent à environ 12 000 à 16 000 m³/ha/an, plaçant le volume d’eau par amande à 12 litres par amande ! (les syndicats de producteurs d’amandes US confirment ces chiffres). Ces niveaux d’irrigation dopent artificiellement les rendements, qui permettent aux amandes importées d’être significativement moins chères en dégradant l’environnement.
En comparaison, la production d’amandes en Espagne (1er producteur européen) ne consomme en moyenne que 4 000 à 6 000 m³/ha/an, acceptant des rendements plus faibles qu’en Californie.
En France, la Compagnie des Amandes (1er verger de France) exprime un besoin qui s’échelonne entre 2500 et 4000 m3/ha et par an. Ces consommations européennes représentent seulement 15 à 30% maximum de la consommation d’un verger d’amandiers US, et moins de 70 % des volumes d’irrigation d’un verger méditerranéen planté en pomme, poire, ou pêche.
L’amande française divise donc par 3 la consommation d’eau nécessaire à sa production par rapport à l’amande US !
