Intervention devant REXECODE : la juste fin de la mondialisation
Le 7 avril 2025
Arnaud Montebourg est intervenu en qualité de grand témoin, lors de la réunion sur les perspectives économiques de moyen terme de REXECODE le 19 mars dernier.
Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’économie et du redressement productif et aujourd’hui entrepreneur, développe dans ce discours une critique approfondie de la mondialisation contemporaine, qu’il estime en fin de cycle. Selon lui, la « mondialisation heureuse » mise en place depuis les années 1990 s’effondre sous le poids de ses contradictions et de son rejet par les peuples occidentaux. Ce rejet provient d’un appauvrissement généralisé des classes populaires et moyennes, qui a nourri une rébellion politique visible à travers des mouvements comme le Brexit, le trumpisme, les Gilets Jaunes, ou encore la montée des partis souverainistes.
Arnaud Montebourg défend l’idée selon laquelle la mondialisation a détruit la souveraineté économique des nations et favorisé l’explosion des inégalités. Selon lui, le retour des frontières économiques, via les droits de douane et des politiques protectionnistes, est non seulement inévitable mais aussi souhaitable.
Arnaud Montebourg observe la naissance d’un éco-souverainisme, accélérateur de politiques de souveraineté et de protection partout. Il souligne l’importance de la réindustrialisation de la France et la nécessité de protections pour réussir cette stratégie. Il discute également de la contagion du protectionnisme au système financier et de la nécessité de mesures autoritaires pour protéger l’épargne et financer l’industrie européenne.
Enfin, Arnaud Montebourg aborde la question du réarmement numérique et de la domination des GAFAM américains sur les marchés européens. Il appelle à une politique de substitution des opérateurs numériques pour libérer l’Europe de cette domination. Il conclut en soulignant l’intérêt du protectionnisme dans tous les compartiments de l’action politico-économique, y compris l’écologie.
Arnaud Montebourg conclut que protectionnisme et souveraineté sont les clefs pour réconcilier les deux grandes familles politiques opposées – nationalistes et écologistes – et propose une refondation de l’Union Européenne autour de cette logique : être moins intrusive à l’intérieur, mais plus protectrice vis à vis de l’extérieur.
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